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Daphnis

Eh ! qu’importe, grands dieux !
Tout m’est bon, tout m’est précieux ;
Tout est égal ici quand mon bonheur approche.
Qu’importe qui sonne la cloche,
Quand j’entends l’heure du berger ?
Rien ne peut me déplaire, et rien ne m’intéresse :
Je ne vois point ces jeux, ce festin solennel.
Ces prêtres de l’hymen, ce temple, cet autel ;
Je ne vois rien que la déesse.

QUATUOR
Le père de Glycère

Ma fille !…

Le père de Daphnis

Mon chers fils !…

Daphnis

Glycère !…

Glycère

Tendre époux !…

Le père de Glycère, Le père de Daphnis, Daphnis, Glycère

Aimons-nous tous quatre, aimons-nous.
De la félicité, naissez, brillante aurore ;
Naissez, faites éclore
Un jour encor plus doux.
Tendre amour, c’est toi que j’implore ;
En tout temps tu règnes sur nous :
Tendre amour, c’est toi que j’implore ;
Aimons-nous tous quatre, aimons-nous.


Prestine

Ils aiment à chanter, et c’est là leur folie.
Ne parviendrai-je point à faire ma partie ?
Ces gens-là sur un mot vous font vite un concert ;
Et ce qu’en eux surtout je révère et j’admire.
C’est qu’ils chantent parfois sans avoir rien à dire :
Ils nous ont sur-le-champ donné d’un quatuor.
A mon oreille il plaisait fort ;
Et, s’ils avaient voulu, j’aurais fait la cinquième.
Mais on me laisse là ; chacun pense à soi-même.


(Elle chante.)

Le premier mari que j’aurai,
Ah ! grands dieux, que je chanterai !
On néglige ma personne,
On m’abandonne.
Le premier mari que j’aurai,
Ah ! grands dieux, que je chanterai !