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KIMTKK DKDICATOIUl’. 469

moi, je lui citerai d’abord Ilrsiode, (|ni dans VP.^^x y.al fta-pai, connu de tous les courtisans, dit en teiMues formels :

Kal x.îsaaEu ; /.î’^y.y.ii. y^oTz’ei, x.al tîV-tcvi tîV.twv,

Kat -TTroj^o ; tttw/o) ç,9cvict, y, al àoi.îo ; àciJw. (v. 2o, 26.1

Le potier est eiuiciiii du potier, le maruti du maroii, le gueux porle envie au gueux, le chanteur au chanteur.

Horace disait plus noblenu’nt’ :

Diram ([ui contulit hydram… Comperil invidiani suprenio fine domari.

Le vainqueur de l’hydre ne put vaincre l’envie qu’en mourant.

lioileau dit à Racine- :

Sitôt que d’Apollon un génie inspiré Trouve loin du vulgaire un chemin ignoré, En cent lieux contre lui les cabales s’amassent ; Ses rivaux obscurcis autour de lui croassent ; Et son trop de lumière, importunant les yeux, De ses propres amis lui fait des envieux. La mort seule ici-bas, en terminant sa vie, Peut calmer sur son nom l’injustice et l’envie, Faire au poids du bon sens peser tous ses écrits. Et donner à ses vers leur légitime prix.

Tout cela est d’un ancien usage, et cette étiquette subsistera longtemps. Vous savez que je commentai Corneille, il y a quelques années ^ par une détestable envie ; et que ce commentaire, auquel vous contribuâtes par vos générosités à l’exemple du roi, était fait pour accabler ce qui restait de la famille et du nom de ce grand homme. Vous pouvez voir, dans ce commentaire, que fabbé d’Aubignac, |)prédicateur ordinaire de la cour, qui croyait avoir fait une PraH/pic du ihh’itre et une tragédie, appelait Corneille Mascarille, et le traitait comme le plus méprisable des hommes ; il se mettait contre lui à la tête de toute la canaille de la littérature.

1. Livre II, épître if, vers 10, 12.

2. Épître VII, vers 9- ! 8.

3. Le Commentaire fut publié en 1701.