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lo2 VAKlAXTKrs DFS PÉLOPIDKS.

Voulez-vous que doux fois elle me soit ravie, ’J’antot par un periide, et tantôt par les dieux ? Ces vœux, si mal conrus, ces serments odieux, Au roi comme ; \ l’époux sont un trop grand outrage. Vous pouvez accomplir le vœu qui vous engage. Os lieux faits pour votre âge, au repos consacres, llaliités par ma mère en seront honores. Mais Krope est coupable en suivant votre exemple : Krope m’appartient, et non pas à ce temph ;. (; cs dieux, ces mi-mes dieux qui m’ont donné sa foi. Lui commandent surtout de n’obéir qu’à moi. I^, st-ce donc Polémon, ou mon frère, ou vous-même, Qui pensez la soustraire à mon pouvoir suprême ? Vous êtes-vous tous trois en secret accordés Pour détruire une paix que vous me demandez ? Qu’on rende mon épouse au maître qu’elle offense ; Kt si l’on me trahit, qu’on craigne ma vengeance,

III PPODA M ! ! ■ :.

Vous interprétez mal une juste pitié

Que donnait à ses maux ma stérile amitié.

Votre mère pour vous, du fond de ces retraites.

Forma toujours des vœux, tout cruel que vous êtes.

Entre Thyeste et vous, Érop^’sans secours

N’avait plus que le ciel il était son recours.

Mai> puisque vous daignez la recevoir encore,

Puisque vous lui rendez cette main qui l’honore,

Kt qu’enfin son époux daigne lui rapporter

Un cœur dont ses appas n’osèrent se flatter.

Elle doit en effet chérir votre clémence :

Je puis me plaindre à vous, mais son bonheur commence.

Cette auguste retraite, asile des douleurs,

Où votre triste épouse aurait caché ses pleurs.

Convenable à moi seule, à mon sort, à mon ài^e,

Doit s’ouvrir pour la rendre à l’hymen qui l’engage.

Vous l’aimez, c’est assez. Sur moi, sur Polémon,

Vous conceviez, mon fils, un injuste soupçon.

Quels amis trouvera ce cœur dur et sévère.

Si vous vous défiez de l’amour d’une mère ?

ATT. É E.

Vous rendez quelque calme à mes esprits troublés ; Vous m’ôtez un fardeau dont mes sens accablés N’auraient point soutenu le poids insupportable. Oui. j’aime encore Érope ; elle n’est point coupable. Oubliez mon courroux ; c’est à vous que je doi Le jour plus épuré qui va luire pour moi. Puisque Érope en ce temple, à son devoir fidèle, A fui d’un ravisseur l’audace crimii ! Clle, Je peux lui pardonner ; mais qu’en ce même jour De son fatal aspect il purge ce séjour. Je vais presser la fête, et je la crois heureuse : Si l’on m’avait trompé… je la rendrais affreuse.

HIPPODAMIE, à JdaS.

Idas, il vous consulte ; allez et confirmez Ces justes sentiments dans ses esprits calmés.