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VAIllANTl-S DES l’KLOl’IDES. 151

I D A s.

A vos pieds, dans ce temple, elle doit se jeter ; Ilippodamie enfin doit vous la présenter.

ATRÉE.

Pour Érope, il est vrai, j’aurais pu sans faiblesse Garder le souvenir d’un reste de tendresse ; Mais, pour éteindre enfin tant de ressentiments, Cette mère qui m’aime a tardé bien longtemps. Érope n’a point part au crime de mon frère.

Ces cirKi derniers vers sont dans le texte de l’édition stéréotype. Pa.ire 129, vers 13. — Fin du troisième acte, dans l’édition de 177.j :

SCÈNE IV.

HIPI’ODAMIE, ATUÉE, IDAS.

HIPPODAM lE.

Vous revoyez, mon fils, une mère affligée. Qui, toujours trop sensible et toujours outragée, Revient vous dire enfin, du pied des saints autels. Au nom d’Érope. au sien, des adieux éternels. La malheureuse Érope a désuni deux frères ; Elle alluma les feux de ces funestes guerres. Source de tous les maux, elle fuit tous les yeux : Ses jours infortunés sont consacrés aux dieux. Sa douleur nous trompait ; ses secrets sacrifices De celui qu’elle fait n’étaient que les prémices. Libre au fond de ce temple, et loin de ses amants. Sa bouche a prononcé ses éternels serments. Elle no dépendra que du pouvoir céleste. Des murs du sanctuaire elle écarte Thyesto ; Son criminel aspect eût souillé ce séjour. Qu’il parte pour Mycène avant la fin du jour. Vivez, régnez heureux… Ma carrière est remplie. Dans ce tombeau sacré je reste ensevelie. Je devais cet exemple, au lieu de l’imiter… Tout ce que je demande, avant de vous quitter, C’est de vous voir signer cette paix nécessaire, D’une main qu’à mes yeux conduise un cœur sincère. Vous n’avez point encore accompli ce devoir. iNous allons pour jamais renoncer à nous voir : Séparons-nous tous trois, sans que d’un seul murmure Nous fassions un moment soupirer la nature.

ATRÉE

À cet affront nouveau je ne m’attendais pas.

Ma femme ose en ces lieux s’arracher à mes bras !

Vos autels, je l’avoue, ont de grands privilèges…

Thyestc les souilla de ses mains sacrilèges…

Mais de quel droit Érope ose-t-elle y porter

Ce téméraire vœu qu’ils doivent rejeter ?

Par des vœux plus sacrés elle me fut unie :