ACTE IV, set ; NE V. 137
J’rtais à vous, sans tloiito, ol mon pore Eurystliée
M’entraîna vers Taiitel où je lus présentée.
Sans feinte et sans dessein, soumise à son pouvoir,
Je me livrais entière aux lois de mon devoir.
Notre frère, enivré de sa fureur jalouse,
À vous, à ma famille, arracha votre épouse ;
Et l)ient(M Eurysthée. en terminant ses jours,
\ux mains qui me gardaient me laissa sans secours.
Je restai sai^s parents. Je vis que votre gloire
De votre souvenir bannissait ma mémoire ;
Que disputant un troue, et prompt à vous armer,
\ous haïssiez un frère, et ne pouviez m’aimer…
ATRÉE.
Je ne le devais pas… je vous aimai peut-être. Mais… Achevez, Érope ; abjurez-vous un traître ? Aux i)ieds des immortels remise entre mes bras, M’apportez-vous un cœur qu’il ne mérite pas ?
ÉROPE.
Je ne saurais tromper ; je ne dois plus me taire. Mon destin pour jamais me livre à votre frère : ïhyeste est mon C-poux,
ATRÉE,
Lui !
ÉROPE,
Les dieux ennemis Éternisent ma faute en me donnant un fils. Vous allez vous venger de cette criminelle : Mais que le châtiment ne tombe ({ue sur elle ; Que ce fils innocent ne soit point condamné. Conçu dans les forfaits, malheureux d’être né, La mort entoure encor son enfance première ; Il n’a vu que le crime en ouvrant la paupière ; Mais il est après tout le sang de vos aïeux ; 11 est, ainsi que vous, de la race des dieux ; Seigneur, avec son père on vous réconcilie ; De mon fils au berceau n’attaijuez point la vie : Il suffit de la mère à votre inimitié. J’ai demandé la mort, et non votre pitié,
ATRÉE,
Rassurez-vous… le doute était mon seul supplice…
Je crains peu qu’on m’éclaire… et je me rends justice…
Mon frère en tout l’emporte… il m’enlève aujourd’hui