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426 LES PÉLOl’IDES.

SCÈNE II.

ATHÉE, POLÉMON, IDAS, peuple.

ATHÉE, au peuple, à Polémon, et à Idas.

Qu’on se retire… Et vous, au fond de ma pensée, Aboyez tous les tourments de mon âme olTensée, Et ceux dont je me plains, et ceux qu’il faut celer : Et jugez si ce trône a pu me consoler.

POLÉMON.

Quels qu’ils soient, vous savez si mon zèle est sincère.

11 peut vous irriter, mais, seigneur, une mère,

Dans ce temple, à l’aspect des mortels et des dieux,

Devait-elle essuyer l’accueil injurieux

Qu’à ma confusion vous venez de lui faire ?

Ah ! le ciel lui donna des fils dans sa colère.

Tous les deux sont cruels, et tous deux de leurs mains

La mènent au tombeau par de tristes chemins.

C’était de vous surtout qu’elle devait attendre

Et la reconnaissance et l’amour le plus tendre.

ATKÉE,

Que Thyeste en conserve : elle l’a préféré ; Elle accorde à Thyeste un appui déclaré ; Contre mes intérêts puisqu’on le favorise. Puisqu’on n’a point puni son indigne entreprise, Que Mycène est le prix de ses emportements. Lui seul à ses hontes doit des remercîments.

POLÉMON.

Vous en devez tous deux ; et la reine et moi-même,

Nous avons de Pélops suivi Tordre suprême.

Ne vous souvient-il plus qu’au jour de son trépas

Pélops entre ses fils partagea ses États ?

Et vous en possédez la plus riche contrée.

Par votre droit d’aînesse^ à vous seul assurée.

ATRÉE.

De mon frère en tout temps vous fûtes le soutien,

POLÉMON.

J’ai pris votre intérêt sans négliger le sien.

1. Singulière expression dans un sujet grec. (G. A.)