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ACTi- : 1, si : i : NE m. hi

KUOPE.

Cet objet odieux des discordes civiles,

Celle à qui taul de maux doivent se reprocher,

Sans doute à vos regards aurait du se cacher,

mi’l’ODAMIE,

Oui vous ramène, lièlas ! dans ce temple fnneste. Menacé par Atrée et souillr par Tliyeste ? L’aspect de ce lieu saint doit vous épouvanter.

K 11 OPE.

A vos enfants, du moins, il se lait respecter. Laissez-moi ce refuge ; il est inviolable ; N’enviez pas, ma mère, un asile au coupable.

IIIl’PODAMIE.

\ ous ne l’êtes que trop ; vos dangereux appas Ont produit des forfaits que vous n’expierez pas. Je devrais vous haïr, a ous m’êtes toujours chère ; Je vous plains ; vos malheurs accroissent ma misère. Parlez, vous arrivez vers ces dieux en courroux, Du théâtre de sang où l’on combat pour vous ; De quelque ombre de paix avez-vous l’espérance ?

ÉIIOPE.

Je n’ai que mes terreurs. En vain par sa prudence

Polémon, qui se jette entre ces inhumains,

Prétendait arracher les armes de leurs mains ;

Ils sont tous deux plus fiers et plus impitoyables :

Je cherche, ainsi que vous, des dieux moins implacables.

Souffrez, en m’accusant de toutes vos douleurs.

Qu’à vos gémissements j’ose mêler mes pleurs.

Que n’en puis-je être digne !

HIPPODAMIE.

Ah ! trop chère ennemie, Est-ce à vous de vous joindre aux pleurs d’IIippodamie ? À vous qui les causez ? Plût au ciel qu’en vos yeux Ces pleurs eussent éteint le feu pernicieux Dont le poison trop sûr et les funestes charmes Ont fait couler longtemps tant de sang et de larmes ! Peut-être que sans vous, cessant de se haïr. Deux frères malheureux, que le sang doit unir, N’auraient point rejeté les efforts d’une mère. Vous m’arrachez deux fils pour avoir trop su plaire. Mais voulez-vous me croire et vous joindre à ma voix ; Ou vous ai-je parlé pour la dernière fois ?