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108 m : S i’r.ij)rii)i : s.

Le soinbro et dur Atrôo est Irop inexorable.

Aux autels de Tliynien, eu ce temple, à mes yeux,

JJravaut toutes les lois, outrageant tous les dieux,

Thyeste n’écoutant qu’un amour adultère,

Ravit entre mes l)ras la femme de son frère,

A garder sa conquête il ose s’obstiner.

Je connais bien Atrée, il ne peut pardonner.

Érope, au milieu d’eux, déplorable victime

Des fureurs de l’amour, de la luiine, et du crime.

Attendant son destin du destiu des combats,

\oil encor ses beaux jours entourés du trépas ;

Et moi, dans ce saint temple où je suis retirée.

Dans les pleurs, dans les cris, de terreur dé\orée.

Tremblante pour eux tous, je tends ces faibles bras

A des dieux irrités qui ne m’écoutent pas.

l’OLÉMON,

Alalgré acharnement de la guerre civile.

Les deux partis du moins respectent votre asile ;

Et même entre mes mains vos enfants ont juré

Que ce temple à tous deux serait toujours sacré.

J’ose espérer bien plus. Depuis près d’une année

Que nous voyons Argos au meurtre abandonnée,

Peut-être ai-je amolli cette férocité

Qui de nos factions nourrit l’atrocité.

Le sénat me seconde ; on propose un partage

Des États que Pélops reçut ])our héritage.

Tbyeste dans Mycène, et son frère en ces lieux.

L’un de l’autre écartés, n’auront j)lus sous leurs yeux

Cet éternel objet de discorde et d’envie,

Qui désole une mère ainsi que la patrie.

L’absence a/laiblira leurs sentiments jaloux ;

On rendra dès ce jour Érope à son époux :

On rétablit des lois le sacré caractère.

Vos deux fils régneront en révérant leur mère.

Ce sont là nos desseins. Puissent les dieux plus doux

Favoriser mon zèle et s’apaiser pour vous !

HIPPODAMIE,

Espérons ; mais enfin la mère des Atrides Voit l’inceste autour d’elle avec les parricides. C’est le sort de mon sang. Tes soins et ta vertu Cftntre la destinée ont en vain combattu, il est donc en naissant des races condamnées.