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404 FHAGMF.NT DTNE LETTRK.

frère, ot son IVèi’e luèiiio, tout c’]"us sur le tliéàlre, il n’en serait que plus froid et ])lus dégobillait, parce qu’il n’a eu aucune passion qui ait touché, parce qu’il n’a point été en péril, parce du’on n’a ritMi craint ]jour lui, rien souhaité, rien senti.

Jn\(MiU’Z dos rossoris (lui punissoit nr ; illacher ’.

Le troisième défaut est un amour inutile, qui a paru froid, et qui ne sert, dit-on, qu’à remplir le vide de la pièce.

Le quatrième vice, et le plus révoltant de tous, est la diction incorrecte du poème. Le premier devoir, quand on écrit, est de bien écrire. Quand votre pièce serait conduite comme VIphigénie de Racine, les vers sont-ils mauvais, votre pièce ne peut être bonne*.

Si ces quati’e péchés capitaux m’ont toujours révolté ; si je n’ai jamais pu, en qualité de prêtre des muses, leur donner l’absolution, j’en ai commis vingt dans cette tragédie des Pèlopides. Plus je perds de temps à composer dos pièces de théâtre, plus je vois combien l’art est difficile. Mais Dieu me préserve de perdre encore plus de temps à recorder des acteurs et des actrices ! Leur art n’est pas moins rare que celui de la poésie.

\. Boileau, Artpoét., III, 26.

2. C Le vieux malade, dit Grimni, relève très-bien tous les défauts de la pièce de Crébillon, mais malheureusement la sienne ne mérite pas même un examen ré- fléchi… Cependant ceux qui ont du goût reconnaîtront encore dans sa versification, malgré le symptôme de la faiblesse, le ramage du premier poëte du siècle. » (G. A.)