Mais les prêtres voulaient de nouvelles victimes.
Les cruels !
Nous tombons d’abîmes en abîmes.
Je sais qu’ils ont proscrit ce généreux vieillard,
Et le frère et la soeur.
Ô justice ! Ô César !
Vous pouvez le souffrir ! Le trône s’humilie
Jusqu’à laisser régner ce ministère impie !
Les monstres ont conduit ce bras qui s’est trompé
J’en étais incapable ; eux seuls vous ont frappé.
J’expierai dans leur sang mon crime involontaire…
Déchirons ces serpents dans leur sanglant repaire,
Et vengeons les humains trop longtemps abusés
Par ce pouvoir affreux dont ils sont écrasés.
Que l’empereur après ordonne mon supplice ;
Il n’en jouira pas, et j’aurai fait justice ;
Il me retrouvera, mais mort, enseveli
Sous leur temple fumant par mes mains démoli.
Calme ton désespoir, contiens ta violence
Elle a coûté trop cher. Un reste d’espérance,
Mon frère, mes enfants, doit encor nous flatter.
Le destin paraît las de nous persécuter ;
Il m’a rendu mon fils, et tu revois ta fille ;
Il n’a pas réuni cette triste famille
Pour la frapper ensemble, et pour mieux l’immoler.
Qui le sait !
A César que ne puis-je parler !
Je ne puis rien, je sens que ma force s’affaisse ;
Tant de soins, tant de maux, de crainte, de tendresse,
Accablent à la fois mon corps et mes esprits !
À son fils.
Soutiens-moi.
L’oserai-je ?