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Elle a tout commencé, l’amour parle et l’achève.
Je suis prêt de former, en présence des dieux,
En présence du vôtre, un nœud si précieux,
Un nœud qui fait ma gloire, et qui vous est utile,
Qui contre vos tyrans vous ouvre un prompt asile,
Qui vous peut en secret donner la liberté
D’exercer votre culte avec sécurité.
Il n’en faut point douter, l’éternelle puissance,
Qui voit tout, qui fait tout, a fait cette alliance ;
Elle vous a portée aux écueils de la mort,
Dans un orage affreux qui vous ramène au port ;
Sa main, qu’elle étendait pour sauver votre vie,
Tissut en même temps ce saint nœud qui nous lie.
Je vous présente un frère ; il va tout préparer
Pour cet heureux hymen dont je dois m’honorer.

ARZAME

A votre frère, à vous, pour tant de bienfaisance,
Hélas ! J’offre mon trouble et ma reconnaissance ;
Puisse l’astre du jour épancher sur tous deux
Ses rayons les plus purs et les plus lumineux !
Goûtez, en vous aimant, un sort toujours prospère ;
Mais, ô mon bienfaiteur ! Ô mon maître ! Ô mon père !
Vous qui faites sur moi tomber ce noble choix,
Daignez prêter l’oreille en secret à ma voix.

CÉSÈNE

Je me retire, Arzame, et mes mains empressées
Vont préparer pour vous les fêtes annoncées ;
Tendre ami de mon frère, heureux de son bonheur,
Je partage le vôtre, et vois en vous ma soeur.

ARZAME

Que vais-je devenir ?


Scène III


Iradan, Arzame.

IRADAN

Belle et modeste Arzame,
Versez en liberté vos secrets dans mon âme ;
Ils sont à moi, parlez, tout est commun pour nous.