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LES GUÈBRES
OU
LA TOLÉRANCE
TRAGÉDIE



ACTE I


Scène I

Iradan, Césène.
césène.

Je suis las de servir. Souffrirons-nous, mon frère,
Cet avilissement du grade militaire ?
N’avez-vous avec moi, dans quinze ans de hasards,
Prodigué votre sang dans les camps des Césars
Que pour languir ici loin des regards du maître,
Commandant subalterne et lieutenant d’un prêtre ?
Apamée à mes yeux est un séjour d’horreur.
J’espérais près de vous montrer quelque valeur,
Combattre sous vos lois, suivre en tout votre exemple ;
Mais vous n’en recevez que des tyrans d’un temple ;
Ces mortels inhumains, à Pluton consacrés,
Dictent par votre voix leurs décrets abhorrés :
Ma raison s’en indigne, et mon honneur s’irrite
De vous voir en ces lieux leur premier satellite.

iradan.

Ah des mêmes chagrins mes sens sont pénétrés ;
Moins violent que vous, je les ai dévorés :