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AVERTISSEMENT

DE BEUCHOT.

L’Averlissement des Éditeurs de Kehl pour cette pièce était bien court ^ : j’ose dire qu’il l’était trop.

La tragédie des Giièbres, commencée le l*"" août 1768, fut faite en douze jours-. Elle était, disait Voltaire "’, Vonwaged’wi jeune homme fort maigre, et qui avait quelque feu dans deux yeux noirs, qui se disait possédé du diable, et qui intitulait sa pièce tragédie plus que bourgeoise. En même temps qu’il écrivait cela, il expédiait le manuscrit à Paris. Mais il refit bientôt les trois premières scènes du cinquième acte, fit au quatrième acte des changements pareils *, retoucha aussi les trois premiers actes. D’Argental avait demandé des adoucissements sur la pierraille ; mais c’était la chose impossible, la pièce n’étant fondée que sur l’horreur que la prê- traiile inspire ^. C’était assez d’un tel sujet pour éveiller l’attention des censeurs dramatiques ; il importait donc de cacher le nom de l’auteur. Voltaire pensa d’abord à donner cette tragédie comme l’ouvrage posthume de Guimond de la Touche (mort en ’1760), et comme étant originairement une tragédie chrétienne ^ ; un peu plus tard , ce fut sur le compte de Desmahis (mort en 1761) ; et les premières éditions portent en effet : Par M. d** M****. Un passage de la préface, resté longtemps manuscrit^ et qui ne fut publié que dans les éditions de Kehl, nomme en toutes lettres cet auteur ; ce qui n’était pas sans inconvénient, car c’était s’exposer à des réclamations de la part des héritiers ; en retranchant h. l’impression la fin de la préface,

1. Lo voici :

V La tragédie des Guèbres fut donnée au public comme l’ouvrage d’un jeune auteur anonyme : et nous voyons dans le mmuscrit du véritable auteur que son intention avait été de l’attribuer à feu M. Desmahis, l’un de ses plus aimables élèves ; et voici comme il terminait le discours qu’on vient d’ ; lire : Le résultat, etc. » (voyez, page 503, la note du Discours historique et critique, à la suite duquel était placé V Avertissement des éditeurs de Kehl).

2. Lettres à d’Argental, du 14 auguste 17G8 ; à Lekain, du 30 avril 1769.

3. Lettre à d’Argental, 14 auguste 1708.

4. /(/., ibid., 18 novembre 1/08.

5. Id., ibid.

G. Lettre à d’Argental. du 5 décembre 1708. 7. Lettre à Sauriii. du 3 auguste 1769.