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ACTE CINQUIÈME.

SCÈNE I.

OBÉIDE, SOZAME. HERMODAN, troupe

DE SCYTHES armés de javelots.

(On apporte un aulcl couvert d’un crêpe et entouré do lauriers. Un Scythe met un glaive sur l’autel.)

OBÉIDE, entre Sozanié et Hcrmodan.

Vous vous taisez tous deux : craignez-vous de me dire Ce (|u’à mes sens glacés votre loi doit prescrire ? Quel est cet appareil terrible et solennel ?

SOZAME.

Ma fdle… il faut parler… voici le même autel Que le soleil naissant vit dans cette journcîc Orné de fleurs par moi pour ton saint liyménée, Et voit d’un crêpe affreux couvert à son couchant.

HEUMODAN.

As-tu chéri mon fils ?

OBÉIDE.

L n vertueux penchant, Mon amitié pour toi, mon respect pour Sozame, Et mon devoir surtout, souverain de mon âme. M’ont rendu cher ton fils… mon sort suivait son sort ; J’honore sa mémoire, et j’ai pleuré sa mort,

HEIIMODA\.

L’inviolable loi qui régit ma patrie

Veut que de son époux une femme chérie

Ait le suprême honneur de lui sacrifier,

En présence des dieux, le sang du meurtrier ;

Que l’autel de l’hymen soit l’autel des vengeances ;

Que du glaive sacré qui punit les offenses

Elle arme sa main pure, et traverse le cœur,

6. — THÉAinE. v. 21