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ACTE IV, SCÈM- : 11. 313

Je veux bien opposer Ja mod Cration, Que l’univers estime en notre nation,

Obéide, dis-tu, de toi seul doit dépendre ; Elle était ta sujette ! Oses-tn bien prétendre Que des droits des mortels on ne jouisse pas. Dès qu’on a le uiallieur de naître en tes États ? Le ciel, en le créant, forma-t-il l’homme esclave ? —t, a nature qui parle, et que ta fierté brave, Aura-t-elle à la glèhc attaché les liumains Comme les vils troupeaux mugissants sous nos mains ? Que l’homme soit esclave aux champs de la Médie, Qu’il rampe, j’y consens ; il est libre en Scythie. Au moment qu’Obéide honora de ses pas Le tranquille horizon qui borde nos États, La liberté, la paix, qui sont notre apanage, L’heureuse égalité, les biens du premier âge. Ces biens que des Persans aux mortels ont ravis, Ces biens, perdus ailleurs, et par nous recueillis, De la belle Obéide ont été le partage.

AT H À MA KE.

Il en est un plus grand, celui que mon courage À l’univers entier oserait disputer, Que tout autre qu’un roi ne saurait mériter, Dont tu n’auras jamais qu’une imparfaite idée, Et dont avec fureur mon âme est possédée : Son amour ; c’est le bien qui doit m’appartenir ; A moi seul était dû l’honneur de la servir. Oui, je descends enfin jusqu’à daigner te dire Que de ce cœur aitier je lui soumis l’empire, Avant que les destins eussent pu t’accorder L’heureuse liberté d’oser la regarder. Ce trésor est à moi, barbare, il faut le rendre.

I.NDATIIIE.

Imprudent étranger, ce que je viens d’entendre

Excite ma pitié plutôt que mon courroux.

Sa libre volonté m’a choisi pour époux ;

Ma probité lui plut ; elle l’a préférée

Aux recherches, aux vœux de toute ma contrée :

Et tu viens de la tienne ici redemander

In cœur indépendant qu’on vient de m’accorder !

toi qui te crois grand, qui l’es par l’arrogance.

Sors d’un asile saint, de paix et d’innocence ;