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ACTE II, SCÈNE V. 293

La suite eu fut terrible, inhumaine, exécrable ;

Elle accal)la mon cœur : il la faut réparer.

Dans tes Jionneurs passés daigne à la An rentrer :

Je partage avec toi mes trésors, ma puissance ;

Ecbatane est du moins sous mon obéissance :

C’est tout ce qui demeure aux enfants de Gyrus ;

Tout le reste a subi les lois de Darius.

Mais je suis assez grand si ton cœur me pardonne ;

Ton amitié, Sozame, ajoute h ma couronne.

Nul monanjue avant moi, sur le trône affermi.

N’a quitté ses États pour chercher un ami ;

Je donne cet exemple, et ton maître te prie ;

Entends sa voix, entends la voix de ta patrie ;

Cède aux vœux de ton roi qui vient te rappeler,

Cède aux pleurs qu’à tes yeux mes remords font couler.

HERMODAN,

Je me sens attendri d’un spectacle si rare.

SOZAME.

Tu ne me séduis point, g(néreux Athamare.

Si le repentir seul avait pu t’amener,

Malgré tous mes affronts je saurais pardonner.

Tu sais quel est mon cœur, il n’est point inflexible ;

Mais je lis dans le tien ; je le connais sensible ;

Je vois trop les chagrins dont il est désolé ;

Et ce n’est pas pour moi que tes pleurs ont coulé.

Il n’est plus temps ; adieu. Les champs de la Scythie

Me verront achever ma languissante vie.

Instruit bien chèrement, trop fier et trop blessé.

Pour vivre dans ta cour où tu m’as offensé,

Je mourrai libre ici… Je me tais ; rends-moi grâce

De ne pas révéler ta dangereuse audace.

Ami, courons chercher et ma fille et ton fils.

heumodan. Viens, redoublons les nœuds qui nous ont tous unis.

SCÈNE V.

ATHAMARE, HIRCAN.

ATHAMARE,

Je demeure immobile. ciel ! ô destinée ! passion fatale à me perdre obstinée !