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ACTK II. S(: i : n1- : l. 28 ! »

Pour subir le travail avec la ])auvreté,

La gloire de me vaincre et d’imiter mon père.

En m’en donnant la force, est mon noble salaire.

SULMA.

Votre rare \ovln [)asse votre malheur : Dans votre abaissement je vois votre grandeur, Je vous admire en tout ; mais le cœur est-il maître De renoncer aux lieux où le ciel nous lit naître ? La nature a ses droits ; ses bienfaisantes mains Ont "mis ce sentiment dans les faibles humains. On souffre en sa patrie, elle peut nous déplaire ; Mais quand on Ta perdue, alors elle est bien chère.

OBÉIDK.

Le ciel m’en donne une autre, et je la dois chérir, La supporter du moins, y languir, y mourir ; Telle est ma destinée… Hélas ! tu l’as suivie ! Tu quittas tout pour moi, tu consoles ma vie ; Mais je serais barbare en t’osant proposer De porter ce fardeau qui commence à peser. Dans les lâches parents qui m’ont abandonnée Tu trouveras peut-être une âme assez bien née. Compatissante assez pour acquitter vers toi Ce que le sort m’enlève, et ce que je te doi ; D’une pitié bien juste elle sera frappée En voyant de mes pleurs une lettre trempée. Pars, ma chère Sulma ; revois, si tu le veux, La superbe Ecbatane et ses peuples heureux ; Laisse dans ces déserts ta fidèle Obéide.

SULMA.

Ah ! que la mort plutôt frappe cette perfide Si jamais je conçois le criminel dessein De chercher loin de vous un bonheur incertain ! J’ai vécu pour vous seule, et votre destinée Jusques à mon tombeau tient la mienne enchaînée ; Mais je vous l’avouerai, ce n’est pas sans horreur Que je vois tant d’appas, de gloire, de grandeur. D’un soldat de Scythie être ici le partage.

OBÉIDE.

Après mon infortune, après l’indigne outrage Qu’a fait à ma famille, à mon âge, à mon nom. De l’immortel Cyrus un fatal rejeton ; De la cour à jamais lorsque tout me sépare,

G. — Théâtre. V. 10