Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/254

Cette page n’a pas encore été corrigée

VARIANTES

DE LA TRAGÉDIE DU TRIUMVIRAT.

Page 190, vers 19. — Au lieu de la scène entre Auguste et Antoine, il y avait, dans le premier acte, cette scène entre Antoine et Fulvie.

La scène entre les deux triumvirs ouvrait le deuxième acte ; on la trouvera ici telle qu’elle était dans le premier manuscrit.

(Antoine parle bas à un tribun ; il aperroit Fulvie, et se détourne.)

ANTOINE.

Ah ! c’est elle…

FULVIE.

Arrêtez, ne craignez point Fulvie. Je suis une étrangère, aucun nœud ne nous lie ; Et je ne parle plus à mon perfide époux. Mais après les hasards où j’ai couru pour vous. Lorsque, pour cimenter votre grandeur suprême. Je consens au divorce, et m’immole moi-même ; Quand j’ai sacrifié mon rang et mon amour, Puis-je obtenir de vous une grâce à mon tour ?

ANTOINE.

Le divorce à mes yeux ne vous rend pas moins chére. Avec la sœur d’Octave un hymen nécessaire Ne saurait vous ravie mon estime et mon cœur.

FULVIE.

Je le veux croire ainsi, du moins pour votre honneur. Eh bien ! si de nos nœuds vous gardez la mémoire, Je veux m’en souvenir pour sauver votre gloire. Voyons à vous prier si je m’abaisse en vain.

ANTOINE.

Que me demandez-vous ? Que faut-il ?

F U L V I E.

Être humain, Être éclairé du moins ; savoir avec prudence A tant de cruautés mêler quelque indulgence. Un pardon généreux pourrait faire oublier Des excès dont j’ai honte et qu’il faut expier. Je demande, en un mot, la grâce de Pompée.

ANTOINE.

Vous ? De quel intérêt votre âme est occupée ! Qui vous rLJoint à lui ? Pourquoi sauver ses jours ?