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ACTE V, SCÈNE V. 239

Au pied de l’Apennin, brave encor ma poursuite, Je croirais… Mais déji\ vous me lirez d’erreur. Vous pleurez, vous tremblez ; c’est Pompée.

JULIE,

Ah, seigneur !

POMPKE.

Tu ne t’es pas trompé : le nomain qui te brave, Qui vengeait sa patrie et (["Antoine et d’Octave, Possède un nom trop beau, trop cher à l’univers, Pour ne pas s’en vanter dans l’opprobre des fers. De Pompée en ces lieux je t’ai promis la tête : Frappez, maîtres du monde ; elle est votre conquête.

JULIE.

Malheureuse !

OCTAVE.

destins !

JULIE.

pur sang des héros !

POMPÉE.

Je n’ai pu de mon père égaler les travaux :

Je cède à des tyrans ainsi que ce grand homme ;

Et je meurs comme lui le défenseur de Rome.

JULIE.

Octave, es-tu content ? Tu tiens entre tes mains

Et Julie, et Pompée, et le sort des humains.

Prétends-tu qu’à tes pieds mes lâches pleurs s’épuisent ?

Le faible les répand, les tyrans les méprisent.

Je me reprocherais jusqu’au moindre soupir

Qui serait inutile, et le ferait rougir.

Je ne te parle plus du vaincpieur de Pharsale.

Si ton père a du sien pleuré la mort fatale,

Celui qui des Romains n’est plus que le bourreau

N’est pas digne de suivre un exemple si beau.

Tes édits l’ont proscrit, arrache-lui la vie ;

Mais commence par moi, commence par Julie :

Tandis que je vivrai tes jours sont en danger.

Va, ne me laisse point un héros à venger.

Toi qui m’osas aimer, apprends à me connaître ;

Tyran, tu vois sa femme ; elle est digne de l’être.

OCTAVE.

Par un crime de plus fléchit-on mon courroux ? Il n’est que plus coupable en étant votre époux.