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ACTE III, SCÈNE VI. 217

SCÈNE VP.

OCTAVE, JULIE.

OCTAVE, arrùtant Julie.

Je vous ai déjà dit que vous deviez lu’outendro. Votre abord en cette île a droit de me surprendre ; Mais cessez de me craindre, et calmez votre cœur.

JULIE.

Seigneur, je ne crains rien, mais je frémis d’horreur.

OCTAVE.

Vous changerez peut-être en connaissant Octave.

JULIE.

J’ai le sort des Romains, il me traite en esclave. Vous pouviez respecter mon nom et mon malheur,

OCTAVE.

Sachez que de tous deux je suis le protecteur.

Les respects des humains et Rome vous attendent ;

Ce nom que vous portez, et leurs vœux vous demandent ;

Je dois vous y conduire, et le sang des Césars

Ne doit plus qu’en triomphe entrer dans ses remparts.

Pourquoi les quittez-vous ? Ne pourrai-je connaître

Qui vous dérobe à Rome, où le ciel vous fit naître ?

JULIE.

Demandez-moi plutôt, dans ces horribles temps, Pourquoi dans Rome encore il est des habitants, La ruine, la mort de tous côtés s’annonce ; Mon père était proscrit ; et voilà ma réponse.

OCTAVE,

— Mes soins veillent sur lui ; ses jours sont assurés ; Je les ai défendus, vous les rendez sacrés,

JULIE,

Ainsi je dois bénir vos lois et votre empire. Lorsque vous permettez que mon père respire

OCTAVE,

Il s’arma contre moi ; mais tout est oublié :

1. « Le pauvre diable confesse, écrivait Voltaire à d’Argental, qu’il ne peut rôciiauffer cette scène, et il dit qu’il lui est impossible de faire d’Octave un amoureux violent. L’impuissance dont il convient lui fait beaucoup de peine ; mais il Jit que c’est le seul vice dont on ne peut passe coniger. »