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202 LE TRIUMVIRAT.

Si jo meurs comiue toi ]o lléau des tyrans.

(À Aufuh’.)

Avant que de partir, tàcliez de vous instruire Si de quelque espérance un rayon peut nous luire. Profitez des moments où les soldats troublés Dans le camp des tyrans paraissent ébranlés. Annoncez-leur Pompée ; à ce grand nom peut-être Ils se repentiront d’avoir un autre maître. Allez.

(Ici on voit dans l’enfoncement Julie couchée entre des rochers.)

SCÈNE III. FULVIE, ALBINE.

FULVIE.

Que vois-je au loin dans ces rochers déserts, Sur ces bords escarpés d’abîmes entr’ouverts, Que présente à mes yeux la terre encor tremblante ?

ALBINE.

Je vois, ou je me trompe, une femme expirante.

FULVIE.

Est-ce quelque victime immolée en ces lieux ? Peut-être les tyrans l’exposent à nos yeux, Et par un tel spectacle, ils ont voulu m’apprendre De leur triumvirat ce que je dois attendre. Allez : j’entends d’ici ses sanglots et ses cris : Dans son cœur oppressé rappelez ses esprits ; Conduisez-la vers moi.

SCÈNE lY.

FLL\ lE, sur le devant du théâtre ; JULIE, au fond, vers un des cotés soutenue par ALBINE.

JULIE.

Dieux vengeurs que j’adore ! Écoutez-moi, voyez pour qui je vous implore ! Secourez un héros, ou laites-moi mourir.

I