Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome6.djvu/197

Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE I, SCÈNE II. 187

AL FI DE.

Né dans votre maison, Si je sers sous Antoine, et dans sa légion, Je ne suis (]u’à vous seule. Autrefois mon épée Aux champs thessaliens servit le grand Pompée : Je rougis d’être ici l’esclave des fureurs Des vainqueurs de Pompée et de vos oppresseurs. Mais que résolvez-vous ?

FULVIE.

De me venger.

AUFIDE.

Sans doute. Vous le devez, Fulvie.

FULVIE.

11 n’est rien qui me coûte, 11 n’est rien que je craigne ; et dans nos factions On a compté Fulvie au rang des plus grands noms. Je n’ai qu’une ressource, Aufide, en ma disgrâce ; Le parti de Pompée est celui (|ue j’embrasse ; Et Lucius César a des amis secrets ^ Qui sauront à ma cause unir ses intérêts. Il est, vous le savez, le père de Julie ; Il fut proscrit ; enfin tout me le concilie. Julie est-elle à Rome ?

AUFIDE.

On n’a pu l’y trouver. Octave tout-puissant l’aura fait enlever ; Le bruit en a couru.

FULVIE.

Le rapt et l’homicide. Ce sont là ses exploits ! Voilà nos lois, Aulide. Mais le fils de Pompée est-il en sûreté ? ^

Qu’en avez-vous appris ?

AUFIDE.

Son arrêt est porté ;

1. Ce Lucius César avait épouse une tante d’Antoine, et Antoine le proscrivit. Il fut sauvé par les soins de sa femme, qui s’appelait Julie. Je n’ai trouvé dans aucun historien qu’il ait eu une fdicdu même nom ; je laisse à ceux qui connaissent mieux que moi les règles du théâtre et les privilèges de la poésie à décider s’il est permis d’introduire sur la scène un personnage important qui n’a pas réellement existe. Je crois que si cette Julie était aussi connue qu’Antoine et Octave, elle ferait un plus grand effet. Je propose cette idée moins comme une critique (jue comme un doute. {Note de Voltaire.)