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ACTE V


Scène I

Antigone, Hermas.

Dans le péristyle.

Hermas

La pitié doit parler, et la vengeance est vaine ;
Un rival malheureux n’est pas digne de haine.
Fuyez ce lieu funeste : Olympie aujourd’hui,
Seigneur, sera perdue et pour vous et pour lui.

Antigone

Quoi Statira n’est plus !

Hermas

C’est le sort de Cassandre
D’être toujours funeste au grand nom d’Alexandre :
Statira, succombant au poids de sa douleur,
Dans les bras de sa fille expire avec horreur ;
La sensible Olympie, à ses pieds étendue,
Semble exhaler son âme à peine retenue.
Les ministres des dieux, les prêtresses en pleurs,
En mêlant leurs regrets, accroissent leurs douleurs.
Cassandre épouvanté sent toutes leurs atteintes ;
Le temple retentit de sanglots et de plaintes :
On prépare un bûcher, et ces vains ornements
Qui rappellent la mort aux regards des vivants :
On prétend qu’Olympie, en ce lieu solitaire,
Habitera l’asile où s’enfermait sa mère ;
Qu’au monde, à l’hyménée, arrachant ses beaux jours,
Elle consacre aux dieux leur déplorable cours ;
Et qu’elle doit pleurer dans l’éternel silence
Sa famille, sa mère, et jusqu’à sa naissance.


Antigone

Non, non ; de son devoir elle suivra les lois ;
J’ai sur elle à la fin d’irrévocables droits ;