De vous sacrifier mes plus chers sentiments…
Sur cet autel, hélas ! J’ai fait d’autres serments…
Dieux ! Vous les receviez ; ô dieux ! Votre clémence
A du plus tendre amour approuvé l’innocence.
Vous avez tout changé… mais changez donc mon cœur,
Donnez-lui la vertu conforme à son malheur…
* Ayez quelque pitié d’une âme déchirée,
* Qui périt infidèle, ou meurt dénaturée.
* Hélas ! J’étais heureuse en mon obscurité,
* Dans l’oubli des humains, dans la captivité ;
* Sans parents, sans état, à moi-même inconnue…
* Le grand nom que je porte est ce qui m’a perdue.
* J’en serai digne au moins… Cassandre, il faut te fuir,
* Il faut t’abandonner… mais comment te haïr ?…
Que peut donc sur soi-même une faible mortelle ?
Je déchire en pleurant ma blessure cruelle
Et ce trait malheureux que ma main va chercher,
Je l’enfonce en mon cœur au lieu de l’arracher.
Scène VIII.
Pontife, où courez-vous ? Protégez ma faiblesse.
Vous tremblez !… Vous pleurez !…
Je pleure votre état.
Ah ! Soyez-en l’appui.
Résignez-vous au ciel ; vous n’avez plus que lui.
Hélas ! Que dites-vous ?
La veuve d’Alexandre…
Eh bien ?…