Quand vous auriez Cassandre encor plus en horreur,
Quand vous m’épouseriez pour me percer le cœur,
Vous me suivrez… Il faut que mon sort s’accomplisse.
Laissez-moi mon amour, du moins pour mon supplice :
Ce supplice est sans terme, et j’en jure par vous.
Haïssez, punissez, mais suivez votre époux.
Scène VI
Paraissez, ou bientôt Antigone l’emporte.
Il parle à vos guerriers, il assiège la porte,
Il séduit vos amis près du temple assemblés ;
Par sa voix redoutable ils semblent ébranlés :
Il atteste Alexandre, il atteste Olympie.
Tremblez pour votre amour, tremblez pour votre vie.
Venez.
À mon rival ainsi vous m’immolez !
Je vais chercher la mort, puisque vous le voulez.
Moi, vouloir ton trépas !… Va, j’en suis incapable…
Vis loin de moi.
Sans vous, le jour m’est exécrable ;
Et, s’il m’est conservé, je revoie en ces lieux,
Je vous arrache au temple, ou j’y meurs à vos yeux.
Il sort avec Sostène.
Scène VII
Malheureuse !… Et c’est lui qui cause mes alarmes !
Ah ! est-ce à toi de me coûter des larmes ?
Faut-il tant de combats pour remplir son devoir ?
Vous aurez sur mon âme un absolu pouvoir,
Ô sang dont je naquis, ô voix de la nature !
Je m’abandonne à vous, c’est par vous que je jure