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AVERTISSEMENT

DE BEUCHOT.



Cette pièce fut faite en quinze jours[1], et était digne de Jodelle[2]. Voltaire y fit des changements, et changea aussi le nom sous lequel il voulait la donner. Ce fut successivement M. Hurtaud[3], un académicien de Dijon[4], M. Legouz[5], M. Picardet[6], M. Rigardet[7], Mélin de Saint-Gelais[8], M. Picardin[9]. C’est sous le nom de Picardet[10] qu’il avait composé une préface qui ne nous est point parvenue.

La censure, ridicule comme elle l’était si souvent, pour ne pas dire toujours, fut scandalisée de l’intitulé le Droit du seigneur, et refusa de l’autoriser. Ce fut sous le titre de L’Écueil du sage que la comédie de Voltaire fut jouée le 18 janvier 1762. Elle était alors en cinq actes. L’auteur la fit imprimer en 1763, dans le tome V de ses Ouvrages dramatiques (faisant la seconde partie du tome X de la Collection complète de ses Œuvres). Une note après l’intitulé est ainsi conçue : « Elle a été jouée

  1. Lettre à d’Argental, du 30 avril 1760.
  2. Lettre du 12 avril.
  3. Idem. P. T. N. Hurtaud, maître es arts, qui avait publié, on 1757, un Mannale rhetorices, et qui donna plusieurs autres ouvrages, entre autres un Dictionnaire historique de la ville de Paris, 1779, 4 vol. in 8", est peut-être le personnage dont Voltaire voulut prendre le nom.
  4. Lettres à d’Argental, du 21 juin 1761 ; à Damilaville, du 20 juillet. Voltaire avait été reçu, le 3 avril 1761, membre honoraire non résident de l’académie de Dijon.
  5. Lettres à Damilaville, des 24 auguste et 7 septembre 1701 ; à d’Argental, des 24 et 28 auguste. Bénigne Legouz de Gerland, né à Dijon en 1695, mort en 1774, était membre honoraire de l’académie de Dijon depuis 1760.
  6. Lettres à d’Argental, des 7 et 14 septembre 1761. Un prieur de Neuilly en Bourgogne, auteur de quelques écrits, s’appelait Henri-Claude Picardet, et était né à Dijon le 30 septembre 1728.
  7. Lettre à d’Argental, du 28 septembre 1761. Ce nom est forgé par Voltaire.
  8. Idem. Mélin de Saint-Gelais, poète français, né à Angoulême en 1491, mort en 1558.
  9. Lettres à Damilaville, 26 janvier et 4 février 1762 ; à d’Argental, 6 février.
  10. Lettres à d’Argental, des 1, 14, et 28 septembre ; à Damilaville, du 9 janvier 1702.