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AVIS AU LECTEUR

L’auteur des ouvrages qu’on trouvera dans ce volume * se croit obligé d’avertir encore- les gens de lettres, et tous ceux qui se lorment des cabinets de livres, que de toutes les éditions faites jusqu’ici, en Hollande et ailleurs, de ses prétendues Œuvres, il n’y en a pas une seule qui mérite la moindre attention, et qu’elles sont toutes remplies de pièces supposées ou défigurées.

Il n’y a guère d’années qu’on ne déi)itp sous son nom des ouvrages qu’il n’a jamais vus ; et il apprend qu’il n’y a guère de mois où l’on ne lui impute dans les Mercures quelque pièce fugitive qu’il ne connaît pas davantage. Il se flatte que les lecteurs judicieux ne feront pas plus de cas de ces imputations continuelles que des critiques passionnées dont il entend dire qu’on remplit les ouvrages périodiques.

11 ne fera plus qu’une seule réflexion sur ces critiques : c’est que, depuis les Observations de l’Académie sur le Cïd^ il n’y a pas eu une seule pièce de tbéàtre qui n’ait été critiquée, et qu’il n’y en a pas eu une seule qui l’ait bien été. Les Observations de l’Académie sont, depuis plus de cent ans, la seule critique raisonnable qui ait paru, et la seule qui puisse passer à la postérité. La raison en est qu’elle fut composée avec Ijeaucoup de temps et de soin par des hommes capaijjes de juger, et ([ui jugeaient sans partialité.

1. Cet Avis au lecteur avait été mis eu tète d’un volume intitulé : Oreste. tragédie, l’.jO, ia-12, qui contenait aussi Samson (voyez TItéâtre, tome U, page 1), jes chapitres à et m Sur les mensonges imprimés, et lu lettre à Scliulembourg, du 15 septembre 17iO. (B.)

2. Voyez la préface de Xanine, page 5.