Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/86

Cette page n’a pas encore été corrigée

AVERTISSEMENT

DES ÉDITEURS DE L’ÉDITION DE KEHL.

Cette pièce est une imitation de Sophocle, aussi exacte que la différence des mœurs et les progrès de l’art ont pu le permettre. Elle fut jouée en 1730 avec beaucoup de succès. Lauteur fut seulement obligé d’en changer le dénouement.

1. Oreste fut joué à Paris, pour la première fois, le 12 janvier 1750. Voltaire y assista en loge grillée. La pièce avait été lue en novembre 1749, chez le comte d’Argental. À la première représentation, un récit fait par Mlle Gaussin choqua les spectateurs, qui le trouvaient déplacé dans la bouche d’une femme, et la représentation ne fut achevée qu’avec peine. Voltaire, rentré chez lui, s’occupa de faire un nouveau cinquième acte. Il changea le récit, fit quelques corrections dans les premiers actes ; tout était fini à minuit. Les rôles furent bientôt remis aux acteurs, et la seconde représentation eut lieu le 19 avec des changements ; ce qui dérouta les ennemis de l’auteur. Cependant sa tragédie n’eut que neuf représentations. Collé, dans ses Mémoires. I, 148, a donné le modèle des billets de parterre du 12 janvier.

On donna aux Marionnettes une parodie dans laquelle il y avait, dit Fréron, d’assez bons traits contre la pièce et contre l’auteur. Les Lettres de Bourge d’Asnerie, pour le sieur Arouet de Voltaire, réimprimées dans les Mémoires de Collé, tome Ier, page 158, et dans les Mémoires pour servir à l’histoire de la Calotte, tome VI, page 145, parurent peu après Oreste. Voltaire y est proclamé conseiller traducteur ordinaire et extraordinaire des auteurs anciens et modernes, à Vusage de nous et des nôtres. Un petit volume intitulé Voltait’e âne, jadis poète, en Sybérie, de rimjjrimerie volontaire, 1750, petit in-S" de 39 pages, contient : 1" les Lettres (de Bourge d’Asnerie) : 2" la Pétarade, ou Polichinel auteur, pièce qui n’a point encore paru en- foire, et qui n’y paraîtra peut-être jamais : c’est une espèce de parodie d’Oreste ; 3" Dispute entre Voltaire et Rousseau, dialogue en vers ; 4" trois épigrammes.

Voici la liste des autres écrits qui furent publiés à l’occasion d’Oreste : I. Dissertation sur les principales tragédies anciennes et modernes qui ont paru sur le sujet d’Electre, etc. On peut voir à la suite d’Oreste cette Dissertation, et la note que j’y ai ajoutée. II. Précis des Électres, in-8" de 32 pages. III. Lettre à M. de V*** sur la tragédie d’Oreste, petit in-8" de 10 pages. IV. Electre vengée, ou Lettre sur la tragédie d’Oreste et d’Electre, par M. le M. de C. in-12 de 23 pages. V. Heflexions sur la tragédie d’Oreste. où se trouve placé naturellement l’essai d’un parallèle de cette pièce avec VÉlectre de M. de C. (Crébillon), in-12 de 47 pages, attribué au chevalier de La Morlière. VI. Parallèle des quatre