Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/78

Cette page n’a pas encore été corrigée

Je n'ai pas cru que vous pussiez jamais
Avoir eu tort après tant de bienfaits.

LE COMTE

Si vous avez oublié cet outrage,
Donnez-m'en donc le plus sûr témoignage :
Je ne veux plus commander qu'une fois ;
Mais jurez-moi d'obéir à mes lois.

PHILIPPE HOMBERT

Elle le doit, et sa reconnaissance...

NANINE

A son père,

Il est bien sûr de mon obéissance.


LE COMTE

J'ose y compter. Oui, je vous avertis
Que vos devoirs ne sont pas tous remplis.
Je vous ai vue aux genoux de ma mère ;
Je vous ai vue embrasser votre père ;
Ce qui vous reste en des moments si doux...
C'est... à leurs yeux... d'embrasser... votre époux.

NANINE

Moi !

LA MARQUISE

Quelle idée ! Est-il bien vrai ?

PHILIPPE HOMBERT

Ma fille !

LE COMTE

A sa mère,

Le daignez-vous permettre ?

LA MARQUISE

La famille
Étrangement, mon fils, clabaudera.

LE COMTE

En la voyant, elle l'approuvera.


PHILIPPE HOMBERT

Quel coup du sort ! Non, je ne puis comprendre
Que jusque-là vous prétendiez descendre.

LE COMTE

On m'a promis d'obéir... je le veux.

LA MARQUISE

Mon fils...

LE COMTE

Ma mère, il s'agit d'être heureux.
L'intérêt seul a fait cent mariages.
Nous avons vu les hommes les plus sages