de la fidélité de votre peuple, également enchanté de votre victoire et de votre clémence : voici qu’on l’amène devant Votre Altesse royale.
Scène II.
Doux et puissant vainqueur, modèle des princes, qui savez vaincre et pardonner, je me jette à vos sacrés genoux ; daignez ordonner vous-même ce que je dois donner pour ma rançon ; je serai désormais un voisin, un allié fidèle, un vassal soumis ; je ne vois plus en vous qu’un bienfaiteur et un maître : je vous dois la vie, je vous devrai encore la liberté : j'admirerai, j’aimerai en vous l’image du Dieu qui punit et pardonne.
Illustre prince, que le malheur rend encore plus grand, je n’ai fait que mon devoir en sauvant vos jours[1] : les rois doivent respecter leurs semblables ; qui se venge après la victoire est indigne de vaincre ; je ne mets point votre personne à rançon, elle est d’un prix inestimable : soyez libre ; les tributs que vous payerez à Israël seront moins des marques de soumission que d’amitié : c’est ainsi que les rois doivent traiter ensemble.
Ô vertu ! Ô grandeur de courage ! que vous êtes puissante sur mon cœur ! Je vivrai, je mourrai le sujet du grand Saül, et tous mes États sont à lui.
Scène III.
Samuel, quelles nouvelles m’apportez-vous ? Venez-vous de la part de Dieu, de celle du peuple, ou de la vôtre ?
De la part de Dieu.
Qu’ordonne-t-il ?
- ↑ Rois, I, chap.XV, verset 9.