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108 T ANC RE DE.

AMENAI DE,

Qu’eiiteiids-je ? Ah ! malheureuse !

ALDAMON.

Ln jour si glorieux- Est le dernier des jours de ce héros fidèle.

AMÉNAÏDE.

Il est mort !

ALDAMON.

La lumière éclaire eucor ses yeux : Mais il est expirant d’une atteinte mortelle. Je vous apporte ici de funestes adieux. Cette lettre fatale, et de son sang tracée, I>oit vous apprendre, hélas ! sa dernière pensée. Je n’acquitte en tremblant de cet affreux devoir.

ARGIRE.

jour de l’infortune ! ô jour du désespoir !

A M EN AÏ D E, revenant à elle.

Donnez-moi mon arrêt, il me défend de vivre ; Il m’est cher… Tancrède ! ô maître de mon sort ! Ton ordre, quel qu’il soit, est f ordre de te suivre ; J’obéirai… Donnez votre lettre et la mort.

ALDAMON.

Lisez donc ; pardonnez ce triste ministère.

AMÉNAÏDE.

mes yeux ! lirez-vous ce sanglant caractère ?

Le pourrai-je ? il le faut… c’est mon dernier effort.

(Elle lit.)

« Je ne pouvais survivre à votre perfidie ;

Je meurs dans les combats, mais je meurs par vos coups.

J’aurais voulu, cruelle, en m’exposant pour vous,

Vous avoir conservé la gloire avec la vie… d

Eh bien, mon père* !

(Elle se jette dans les bras de Fanie.j ARGIRE.

Enfin, les destins désormais Ont assouvi leur haine, ont épuisé leurs traits : Nous voilà maintenant sans espoir et sans crainte. Ton état et le mien ne permet plus la plainte. Ma chère Aménaïde, avant que de quitter

1. Grimm écrit dans la Correspondance littéraire : « Le mot d’Anicnaide, en bien, mon père ? lorsqu’elle a lu la lettre de Tancrède, est sublime. »

I