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? 13G TANCRÈDE.

Nous jurâmes par elle, à la face des cicux,

Par ses mânes, par vous, vous, trop malheureux père.

De nous aimer en vous, d’être unis pour vous plaire.

De former nos liens dans vos J)ras paternels.

Seigneur… les échafauds ont été nos autels.

Mon amant, mon époux cherche un trépas funeste,

Et l’horreur de ma honte est tout ce qui me reste.

Voilà mon sort.

ARGIRE.

Eh bien ! ce sort est réparé ; lit nous obtiendrons plus que tii n’as espéré.

AMÉNAÏDE.

Je crains tout.

SCÈNE IV.

ARGIRE, AMÉNAÏDE, FANIE.

FANIE.

Partagez l’allégresse publiue. Jouissez plus que nous de ce prodige unique. Tancrède a combattu ; Tancrède a dissipé iLe reste d’une armée au carnage échappé. S©b.mir est tombé sous cette main terrible, ’%'îctime dévouée à notre État vengé. Au bonheur d’un pays qui devient invincible » Surtout à votre nom qu’on avait outragé. La prompte renommée en répand la nouvelle ; ——Ce peuple, ivre de joie, et volant après lui, —’HLe nomme son héros, sa gloire, son appui, —Parle même du trône où sa vertu l’appelle ^ ’Un seul de nos guerriers, seigneur, l’avait suivi ; ^C’est ce même Aldamon qui sous vous a servi. Lui seul a partagé ses exploits incroyables ; Et quand nos chevaliers, dans un danger si grand. Lui sont venus offrir leurs armes secourables, Tancrède avait tout fait, il était triomphant. Dntendez-vous ces cris qui vantent sa vaillance ? On l’élève au-dessus des héros de la France,

î. On a appliqué ces vers à Bonaparte. (G. A.)

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