i54 TANCREDE.
C’est ce même Tancrède exilé par nos lois. » Amis, que faut-il faire, et quel parti nous reste ?
LORÉDAN.
Il n’en est qu’un pour nous, celui du repentir. Persister dans sa faute est horrible et funeste :
Jjn grand homme opprimé doit nous faire rougir
On condamna souvent la vertu, le mérite : Mais, quand ils sont connus, il les faut honorer.
SCÈNE II.
« LES CHEVALIERS, ARGIRE ; AMÉNAÏDE,
dans l’enfoncement, soutenue par ses femmes. ARGIRE, arrivant avec précipitation,
11 les faut secourir, il les faut délivrer. Tancrède est en péril ; trop de zèle l’excite : Tancrède s’est lancé parmi les ennemis, Contre lui ramenés, contre lui seul unis. Hélas ! j’accuse en vain mon âge qui me glace, vous, de qui la force est égale à l’audace. Vous qui du faix des ans n’êtes point affaiblis. Courez tous, dissipez ma crainte impatiente. Courez, rendez Tancrède à ma fille innocente,
LORÉDAN,
C’est nous en dire trop : le temps est cher, volons ; Secourons sa valeur qui devient imprudente. Et cet emportement que nous désapprouvons.
SCÈNE III.
. ARGIRE, AMÉNAÏDE.
ARGIRE,
ciel ! tu prends pitié d’un père qui t’adore ; Tu m’as rendu ma fille, et tu me rends encore L’heureux libérateur qui nous a tous vengés.
(Aménaido s’avance.^
Ma fille, un juste espoir dans nos cœurs doit renaître. J’ai causé tes malheurs, je les ai partagés ;