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ACTE II, set NE III. 519

AMENAI DE.

Je n’en ai point commis.

ARGIKE.

Quoi ! tu démens ton seing ?

AMENAI DE.

Non…

ARGIRE.

Tu vois que le crime est écrit de ta main. Tout sert à m’accabler, tout sert à te confondré. Ma fille !… il est donc vrai ?… tu n’oses me répondre. Laisse au moins dans le doute un père au désespoir. J’ai vécu trop longtemps… Qu’as-tu fait ?…

AMÉNAÏDE. Mon devoir. Aviez-vous fait le vôtre ?

ARGIRE.

Ah ! c’en est trop, cruelle : Oses-tu te vanter d’être si criminelle ? Laisse-moi, malheureuse ; ôte-toi de ces lieux : Va, sors… une autre main saura fermer mes yeux.

AMENAÏDE sort, presque évanouie, entre les bras de Fanie.

Je me meurs.

SCÈNE III. ARGIRE, LES CHEVALIERS.

ARGIRE.

Mes amis, dans une telle injure… Après son aveu même… après ce crime affreux… Excusez d’un vieillard les sanglots douloureux… Je dois tout à l’État… mais tout à la nature. Vous n’exigerez pas qu’un père malheureux A vos sévères voix mêle sa voix tremblante. Aménaïde, hélas ! ne peut être innocente ; Mais signer à la fois mon opprobre et sa mort, Vous ne le voulez pas… c’est un barbare effort : La nature en frémit, et j’en suis incapable.

I. i(Ce billet destiné à Tancrèdo, dit M. Hipp. Lucas, et que vous croyez écrit à Solamir, vous impatiente au dernier point. »