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AVERTISSEMENT

DE BEUCHOT.

Les éditeurs de rédition de Kehl remarquent dans une de leurs notes (voyez ci-après, note 2 de la page 5oO] que l’histoire d’Ariodant et de Genèvre, au cinquième chant du Roland furieux, fournit à Voltaire le sujet de Tancrède. C’est avec plus de raison qu’ils disent ailleurs^ que le sujet est pris dans la Comlesse de Savoie, roman de M’" de Fontaines.

Commencée le 2i avril IToO, la tragédie de Tancrède était finie le 18 mai suivant, mais elle n’était pas encore faite-. Voltaire y avait déjà fait, à plusieurs reprises, de grands changements, lorsqu’il la fit jouer, trois fois, en octobre IToO, sur son théâtre de ïourney*. 31ais ce ne fut que le 3 septeml)re 1760 que Tancrède fut représenté sur le Théâtre-Français. Ce n’était pas tout à fait la pièce de Voltaire ; les comédiens l’avaient horriblement étranglée^, et y avaient ajouté une soixantaine de vers de leur cru. L’auteur, après la représentation, y changea encore deux cents vers ; et, quoiqu’il eût envoyé les corrections à Prault petit-fils, il se plaint que ce libraire ait imprimé cette tragédie autrement que l’auteur l’avait faite ^, et trouvait l’édition de Paris V excès du ridicule ".

L’édition faite à Genève chez les frères Cramer, et conséquemment sous les yeux de l’auteur, ne parut qu’après celle de Paris ; quelques passages de la dédicace furent supprimés ou changés’" ; mais ce qui est bizarre, c’est (lu’avec Tancrède (édition de Genève), Voltaire fit distribuer la gravure

1. Voyez leur note sur l’épître à M""^ de Fontaines, 1713.

2. Lettre a d’Argontal, 19 mai 1759.

3. Lettres au mC’mc, dos 15 juin et 18 octobre 1759.

4. Lettre à Albergati Capacelli, du l’^" novembre ; lettre à d’Argental, du 5 novembre 1759, et à M""^ de Fontaines, du même jour.

5. Lettre à d’Argental, du 23 septembre 1760. 0. Lettre à Duclos, du 22 octobre.

7. Lettre à d’Argontal, du 25 octobre.

8. Lettre au même, du 29 mars 1701.

9. Lettre à M" Clairon, du 7 auguste 1761.

10. Je les donne en variantes. (B.)