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MONROSE.

Que vois-je ? ma grâce ! le rétablissement de ma maison ! Ô ciel ! et c’est à vous, c’est à vous, Murray, que je dois tout ! Ah ! mon bienfaiteur !… (Il veut se jeter à ses pied.) Vous triomphez de moi plus que si j’étais tombé sous vos coups.

LINDANE.

Ah ! que je suis heureuse ! mon amant est digne de moi.

LORD MURRAY.

Embrassez-moi, mon père.

MONROSE.

Hélas ! et comment reconnaître tant de générosité ?

LORD MURRAY, en montrant Lindane.

Voilà ma récompense.

MONROSE.

Le père et la fille sont à vos genoux pour jamais.

FREEPORT, à Fabrice.

Mon ami, je me doutais bien que cette demoiselle n’était pas faite pour moi ; mais, après tout, elle est tombée en bonnes mains et cela me fait plaisir[1].


fin de l’écossaise.



  1. « Les Italiens, dit Lessing, ont aussi une traduction de l’Écossaise, qui se trouve dans la première partie de la Bibliothèque théâtrale de Diodati. Elle suit pas à pas l’original, comme fait la traduction allemande ; seulement, pour conclure, elle a une scène de plus. Voltaire dit que dans l’original anglais Frélon à la fin, est puni, mais que ce châtiment lui a paru nuire d’autant plus à l’intérêt principal de la pièce qu’il est mérité : c’est pourquoi il n’en parle pas. Mais cette excuse n’a pas semblé suffisante au traducteur italien ; et il a complété la pièce par la punition de Frélon, attendu que les Italiens sont grands amis de la justice en poésie. »