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vous avez été arrêtée, qu’on me cherche, que vous pouvez voir demain votre père périr par le dernier supplice ?

LINDANE.

Ces mots sont un coup de foudre pour moi : je n’y résiste plus : j’ai honte d’avoir tardé… Cependant j’avais quelque espoir… N’importe, vous êtes mon père, je vous suis. Ah, malheureuse !



Scène V.


FREEPORT et FABRICE, paraissant d’un côté, tandis que MONROSE et sa fille parlent de l’autre.

FREEPORT, à Fabrice.

Sa suivante a pourtant remis son paquet dans sa chambre ; elles ne partiront point. J’en suis bien aise ; je m’accoutumais à elle : je ne l’aime point ; mais elle est si bien née que je la voyais partir avec une espèce d’inquiétude que je n’ai jamais sentie, une espèce de trouble… je ne sais quoi de fort extraordinaire.

MONROSE, à Freeport.

Adieu, monsieur ; nous partons le cœur plein de vos bontés : je n’ai jamais connu de ma vie un plus digne homme que vous ; vous me faites pardonner au genre humain.

FREEPORT.

Vous partez donc avec cette dame ? Je n’approuve point cela ; vous devriez rester. Il me vient des idées qui vous conviendront peut-être : demeurez.



Scène VI.


les précédents ; lord MURRAY, dans le fond, recevant un rouleau de parchemin de la main de ses gens.

LORD MURRAY.

Ah ! je le tiens enfin ce gage de mon bonheur ! Soyez béni, ô ciel ! qui m’avez secondé.

FREEPORT.

Quoi ! verrai-je toujours ce maudit milord ? Que cet homme me choque avec ses grâces !

MONROSE, à sa fille, tandis que milord Murray parle à son domestique.

Quel est cet homme, ma fille ?