Allons, je veux entrer.
Cela ne se peut pas.
Il faut bien que cela se puisse : où est la difficulté d’entrer dans une chambre ? Qu’on m’apporte chez elle mon chocolat et les gazettes. (Il tire sa montre.) Je n’ai pas beaucoup de temps à perdre : mes affaires m’appellent à deux heures.
Scène VI.
Eh, mon Dieu ! qui entre ainsi chez moi avec tant de fracas ? Monsieur, vous me paraissez peu civil, et vous devriez respecter davantage ma solitude et mon sexe.
Pardon. (À Fabrice.) Qu’on m’apporte mon chocolat, vous dis-je.
Oui, monsieur ; si madame le permet.
(Freeport s’assied près d’une table, lit la gazette, et jette un coup d’œil sur Lindane et sur Polly : il ôte son chapeau et le remet.)
Cet homme me paraît familier.
Madame, pourquoi ne vous asseyez-vous pas quand je suis assis ?
Monsieur, c’est que vous ne devriez pas l’être ; c’est que je suis très-étonnée ; c’est que je ne reçois point de visite d’un inconnu.
Je suis très-connu ; je m’appelle Freeport, loyal négociant, riche ; informez-vous de moi à la Bourse.
Monsieur, je ne connais personne en ce pays-là, et vous me feriez plaisir de ne point incommoder une femme à qui vous devez quelques égards.