Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/443

Cette page a été validée par deux contributeurs.
FABRICE, en tirant Polly par la manche.

Va, ma pauvre Polly, il y a un bon dîner tout prêt dans le cabinet qui donne dans la chambre de ta maîtresse, je t’en avertis. Cette femme-là est incompréhensible. Mais qui est donc cette autre dame qui entre dans mon café comme si c’était un homme ? Elle a l’air bien furibond.

POLLY.

Ah ! ma chère maîtresse, c’est milady Alton, celle qui voulait épouser milord ; je l’ai vue une fois rôder près d’ici : c’est elle.

LINDANE.

Milord ne viendra point, c’en est fait ; je suis perdue : pourquoi me suis-je obstinée à vivre ?

(Elle rentre.)

Scène VII[1].

lady ALTON, ayant traversé avec colère le théâtre, et prenant Fabrice par le bras.

Suivez-moi, il faut que je vous parle.

FABRICE.

À moi, madame ?

LADY ALTON.

À vous, malheureux !

FABRICE.

Quelle diablesse de femme !


fin du premier acte.

  1. Aux premières représentations, cette dernière scène avait été retranchée par les comédiens. Voltaire la fit rétablir, (G. A.)