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ACTE II


Scène I

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LE CONTE, MARIN
LE COMTE

Ah ! Cette nuit est une année entière !
Que le sommeil est loin de ma paupière !
Tout dort ici ; Nanine dort en paix ;
Un doux repos rafraîchit ses attraits :
Et moi, je vais, je cours, je veux écrire,
Je n'écris rien ; vainement je veux lire,
Mon oeil troublé voit les mots sans les voir,
Et mon esprit ne les peut concevoir ;
Dans chaque mot le seul nom de Nanine
Est imprimé par une main divine.
Holà ! Quelqu'un ! Qu'on vienne. Quoi ! Mes gens
Sont-ils pas las de dormir si longtemps ?
Germon ! Marin !

MARIN

Derrière le théâtre,

J'accours.


LE COMTE

Quelle paresse !
Eh ! Venez vite ; il fait jour ; le temps presse :
Arrivez donc.

MARIN

Eh ! Monsieur, quel lutin
Vous a sans nous éveillé si matin ?

LE COMTE

L'amour.

MARIN

Oh ! Oh ! La baronne de L'Orme
Ne permet pas qu'en ce logis on dorme.
Qu'ordonnez-vous ?