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PRÉFACE. 36Î

m’empêcha de le l’aire exécuter : je le traduisis ensuite en fran- çais, et je veux bien laisser courir cette traduction, en attendant que je fasse imprimer l’original.

À Amsterdam, l’ào.

Depuis ce temps on a représenté la Mort de Socratc à Londres, mais ce n’est pas le drame de M. Thomson’. V. B. — Il y a eu des gens assez bêtes pour réfuter les vérités palpables qui sont dans cette préface. Ils prétendent que M. Fatema n’a pu écrire cette préface en 1755, parce qu’il était mort, disent ils, en 175/i. Quand cela serait, voilà une plaisante raison ! Maisle fait est qu’il est décédé en 1757 -.

1. Lekain pensa un instant à monter cette comédie, et s’en ouvrit à Voltaire, qui ne crut pas qu’elle pût être jouée. » Cependant, si on le veut absolument, répondit le poëte, il faudra s’y prêter, à condition que l’auteur de Socrate la rende plus susceptible du théâtre de Paris. » Il écrivait également à d’Argental, qui devait être de moitié avec Lekain dans le projet, en admettant qu’il ne l’eût pas inspiré au grand acteur : « Vous êtes un homme bien hardi de vouloir faire jouer la Mort de Socrate ; vous êtes un Anti-Anitus. Mais que dira maître Anitus-Joly de Fleury ? Ce Socrate est un peu foitifié depuis longtemps par de nouvelles scènes, par des additions dans le dialogue. Toutes ces additions ne tondent qu’à rendre les persécuteurs plus ridicules et plus exécrables : mais aussi elles ne contribuent pas à les désarmer. Les Fleury feront ce qu’ils firent à Mahomet ; et ce pantalon de Rezzonico (élu pape récemment sous le nom de Clément XIII) ne fera pas pour moi ce que fit ce bon polichinelle de Benoit XIV. » {Lettre du 23 mai 1760.) En dernière analyse, on dut renoncer à faire représenter une satire qui s’en prenait à trop forte partie, et que la censure aurait, à coup sûr, refusée impitoyablement. (G. D.)

2. Ou plutôt en 1758 ; voyez la note 2 de la page 301. Ce nota bene a été ajouté en 1761. Personne n’avait faille reproche dont y parle Voltaire. (B.)