Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Je fus un conquérant, vous m’avez fait un roi[1].
(À Zamti.)
Soyez ici des lois l’interprète suprême ;
Rendez leur ministère aussi saint que vous-même ;
Enseignez la raison, la justice, et les mœurs.
Que les peuples vaincus gouvernent les vainqueurs,
Que la sagesse règne, et préside au courage ;
Triomphez de la force, elle vous doit hommage :
J’en donnerai l’exemple, et votre souverain
Se soumet à vos lois les armes à la main.
idamé
Ciel ! Que viens-je d’entendre ? Hélas ! Puis-je vous croire ?
zamti
Êtes-vous digne enfin, seigneur, de votre gloire ?
Ah ! Vous ferez aimer votre joug aux vaincus.
idamé
Qui peut vous inspirer ce dessein ?
gengis
[2].
Vos vertusFIN DE L’ORPHELIN DE LA CHINE.
- ↑ « La conversation de Gengis-Kan, imité de la clémence d’Auguste, dit M. Hippolyte Lucas, est malheureusement puérile. » Nous croyons que Voltaire juge mieux lorsqu’il dit lui-même : « Gengis, c’est Arlequin poli par l’amour. » C’est plutôt le Cimon de Boccace et de La Fontaine :
Cimon aima, puis devint honnête homme. (G. A.) - ↑ « Il m’est impossible de finir plus heureusement, écrivait Voltaire à d’Argental. Lekain aura assez d’esprit pour ne pas dire ce mot comme un compliment. Il le dira après un temps ; il le dira avec un enthousiasme d’attendrissement, et il fera centfois plus d’effet au’avec une péroraison inutile. »