Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/344

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gengis

Aucun.

octar

Aucun.Vous commandiez que notre vigilance
Aux mains d’Idamé même enlevât son enfance.

gengis

Qu’on attende.

octar

Qu’on attende.On pourrait…

gengis

Qu’on attende. On pourrait…Il ne peut m’échapper.

octar

Peut-être elle vous trompe.

gengis

Peut-être elle vous trompe.Elle ne peut tromper.

octar

Voulez-vous de ces rois conserver ce qui reste ?

gengis

Je veux qu’Idamé vive ; ordonne tout le reste.
Va la trouver. Mais non, cher Octar, hâte-toi
De forcer son époux à fléchir sous ma loi :
C’est peu de cet enfant ; c’est peu de son supplice ;
Il faut bien qu’il me fasse un plus grand sacrifice.

octar

Lui ?

gengis

Lui ?Sans doute : oui, lui-même.

octar

Lui ? Sans doute : oui, lui-même.Et quel est votre espoir ?

gengis

De dompter Idamé, de l’aimer, de la voir,
D’être aimé de l’ingrate, ou de me venger d’elle,
De la punir. Tu vois ma faiblesse nouvelle :
Emporté, malgré moi, par de contraires vœux,
Je frémis, et j’ignore encor ce que je veux.


FIN DU TROISIÈME ACTE.