Le comte Olban rival d'un jardinier !
A un laquais,
Holà ! Quelqu'un ! Qu'on appelle Nanine.
C'est mon malheur qu'il faut que j'examine.
Où pourrait-elle avoir pris l'art flatteur,
L'art de séduire et de garder un coeur,
L'art d'allumer un feu vif et qui dure ?
Où ? Dans ses yeux, dans la simple nature.
Je crois pourtant que cet indigne amour
N'a point encore osé se mettre au jour.
J'ai vu qu'Olban se respecte avec elle ;
Ah ! C'est encore une douleur nouvelle ;
J'espérerais s'il se respectait moins.
D'un amour vrai le traître a tous les soins.
Ah ! La voici : je me sens au supplice.
Que la nature est pleine d'injustice !
À qui va-t-elle accorder la beauté !
C'est un affront fait à la qualité.
Approchez-vous ; venez, Mademoiselle.
Scène V
.
Madame.
Mais est-elle donc si belle ?
Ces grands yeux noirs ne disent rien du tout ;
Mais s'ils ont dit : j'aime... ah ! Je suis à bout.
Possédons-nous. Venez.
Je viens me rendre
À mon devoir.
Vous vous faites attendre
Un peu de temps ; avancez-vous. Comment !
Comme elle est mise ! Et quel ajustement !
Il n'est pas fait pour une créature
De votre espèce.
Il est vrai. Je vous jure,