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AVERTISSEMENT

POUR LA PRÉSENTE ÉDITTOX.

E.1 août 1733, Voltaire annonçait a dArgental qu-il travaillait à une tragédie « toute pleine d’amour » ; cette tragédie, c’était l’Orphelin de la Chine, c étaient ses Magots, comme il l’appelait.

Voltaire indique, dans l’épître dédicatoire au duc de Richelieu la source de cette tragédie ; une pièce chinoise, VOrphelin de Tchao, traduite par le P. Premare, lui en a suggéré l’idée. La traduction du P. Prémare était incomplète..M. Stanislas Julien en a donné une plus complète depuis lors > oici d abord tout au long le titre du drame chinois : « Le Petit Orphelin le la famille de Tchao, qui se venge d’une manière éclatante. » M. Hippolvte Lucas le résume ainsi : 1 1.

« Les longs monologues des héros ne prouvent pas en faveur de lart dramatique des Chinois. Chacun s’annonce lui-même : « Je m’appelle Tchao-so » dit le gendre du roi. Un messager lui apporte trois présents qui son ! • une corde d arc, du vin empoisonné, et un poignard ; on lui laisse la liberté du choix : il prend le parti de se tuer d’un coup d- poiirnaid

« Tou-an-kon, le ministre de la.guerre, explique ainsi nai-vement sa po^itio : . : « Je suis Tou-an-kon ; craignant que la princesse ne mît aumondeun « hls qui. une fois devenu grand, me poursuivrait comme un ennemi acharné « je 1 ai emprisonnée dans son propre palais ; elle doit être accouchée mainte- « uant. « Et plus loin, il dit en parlant de l’enfant : « Attendons qu’il ait atteirt « 1 âge d un mois, et je le ferai périr sous le tranchant du glaive • c’est alors ■^ qu on pourra dire.[ue j’ai détruit la plante en extirpant la racine « 

« La inere se pend de désespoir, l’enfant se trouve sauvé par un serviteur r.dele. Que dit Tou-an-kon ? « Je vais contrefaire un ordre du roi et « me faire apporter tous les enfants mâles du rovaume de Tsin qui ont plus « d un mois et moins de six ; je les couperai en trois les uns après le. autres « et je ne puis manquer d’envelopper dans ce massacre l’orphelin de la maison « fie Ichao. n ■ ^v/

« Tou-an-kon agit comme le roi Flé.ode ; celui qui a sauvé l’orphelin livre son propre h s a la place. Tou-an-kon, croyant adopter le fils de ce serviteur Heve 1 orphelin dans sa maison, sous le nom de Tchin-pev. Vin-f ans.près’ Iching-pey s’écrie en s’adressant à Tou-an-kon : « Holà ; vieux’scélérat W ^’ SUIS 1 orphelin de la famille de Tchao. Il y a vingt ans que tu massacras