VARIANTES DE ROME SAUVÉE. 283
AURÉLIE.
O ciel ! Catilina ! L’ai-jo bien entendu ? quoi ! monstre sanguinaire ! Quoi ! c’est toi… mon époux a massacré mon père !
CICK noN. Lui ? votre époux ?
À IR ÉLIE.
Je meurs.
CATILINA.
Oui, les plus sacres nœuds, De son père ignores, nous unissent tous deux. Oui, plus ces nœuds sont saints, plus grand est le service. J’ai fait eu frémissant cet affreux sacrifice ; Et si des dictateurs ont immolé leurs fils, Je crois faire autant qu’eux pour sauver mon pays Quand, malgré mon hymen et l’amour qui me lie, J’immole à nos dangers le père d’Aurélie. A L’r. É L I E, revenant à elle. Oses-tu…
CI G En ON, au sénat. Sans horreur avez-vous pu l’ouïr ? Sénateurs, à ce point il peut vous éblouir ?
LE SÉNAT, AURÉLIE, le chef des licteurs.
LE CHEF DES L I G T 2 L P. S.
Seigneur, on a saisi ce dépùt formidable…
G IGÉRON.
Chez Nonnius, o ciel I
en ASSIS. Qui des deux est coupable ?
GIGÉROX.
En pouvez-vous douter ? Ah ! madame, au sénat Nommez, nommez l’auteur de ce noir attentat. J’ai toute la pitié que votre état demande ; Mais éclaircissez tout, Rome vous le commande.
A l RELIE.
Ail ! laissez-moi mourir ! Que me demandez-vous ? Ce cruel !… je ne puis accuser mon époux…
GIGÉROiV.
C’est l’accuser assez.
L E \ T l L U s.
C’est assez le défendre.
CIGÉnON.
Poursuivez donc, cruels, et mettez Rome en cendre. Achevez : il vous reste à le déclarer roi.
A t RELIE.
Sauvez Rome, consul, et ne perdez que moi. Si vous ne m’arrachez cette odieuse vie, De mes sanglantes mains vous me verrez punie. Sauvez Rome, vous dis-je, et ne m’épargnez point.
CICÉRON.
Quoi ! ce fier ennemi vous impose à ce point !