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VARIANTES DE ROME SAUVÉE. 269

Contre lui-même enfin j’arme ici sa famille ; Je séduis tous les siens, je lui ravis sa fille ; Et sa propre maison, par un heureux effort, Est un rempart secret d’où va partir la mort. Préneste on ce jour morne à mon ordre est remise. ISonnius, arrêté dans Préneste soumise. Saura, quand il verra l’univers embrasé, Quel gendre et quel ami le lâche a refusé.

Page 216, vers 18 :

CATILI\A.

Ma sûreté, la vôtre, et la cause commune, Exigent ces apprêts qui vous glacent d’effroi ; Mais vous, si vous songez que vous êtes à moi, Tremblez que d’un coup d’œil l’indiscrète imprudence Ose de votre époux trahir la confiance.

Page 217, vers 27 :

AURÉLIE.

Vous nous perdez tous deux ; tout sera reconnu.

CATIMNA.

Croyez-moi, dans Préneste il sera retenu.

AUKÉLIE.

Qui ? mon père ! osez-vous… que votre âme amollie…

C ATI LIN A.

Vous l’affaiblissez trop : je vous aime, Aurclie, Mais que votre intérêt s’accorde avec le mien ; Lorsque j’agis pour vous ne me reprochez rien : Ce qui fait aujourd’hui votre crainte mortelle. Sera pour vous de gloire une source éternelle.

Il y avait une autre version de ce passage ; on lisait : Vous nous perdez tous trois, je vous en averti.

Ce vers, qui rimait à démenti, a été conservé par la lettre à d’Argental, de septembre 1751. Dans la même lettre, Voltaire dit qu’il aimerait infiniment mieux les vers suivants :

Ko vous aveuglez point, vous nous perdez tous trois. Je sais qu’en vos conseils on compte peu ma voix, Qu’on y ménage à peine une épouse timide ; Je sais, Catilina, que ton âme intrépide Sacrifiera sans trouble et ta femme et ton fils À l’espoir incertain d’accabler ton pays, etc.

Tu n’es plus qu’un tyran, tu ne vois plus en moi Qu’une épouse tremblante, indigne de ta foi.

Mais ces premières versions ne se rattachent pas parfaitement au texte actuel. (B.)