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Lisez, mettez le comble à des malheurs si grands.
César, étîez-vous fait pour servir des tyrans ?

CESAR

J’ai lu, je suis Romain, notre perte s’annonce.
Le danger croît, j’y vole, et voilà ma réponse.

(Il sort.)

CATON

Sa réponse est douteuse, il est trop leur appui.

CICERON

Marchons ; servons l’état contre eux et contre lui.

(à une partie des sénateurs)

Vous, si les derniers cris d’àurélie expirante,
Ceux du monde ébranlé, ceux de Rome sanglante,
Ont réveillé dans vous l’esprit de vos aïeux,
Courez au Capitole, et défendez vos dieux :
Du fier Catilina soutenez les approches.
Je ne vous ferai point d’inutiles reproches,
D’avoir pu balancer entre ce monstre et moi.

(à d’autres sénateurs)

Vous, sénateurs blanchis dans l’amour de la loi,
Nommez un chef enfin, pour n’avoir point de maîtres ;
Amis de la vertu, séparez-vous des traîtres.
(Les sénateurs se séparent de Céthégus et de Lentulus-Sura)
Point d’esprit de parti, de sentiments jaloux :
C’est par là que jadis Sylla régna sur nous.
Je vole en tous les lieux où vos dangers m’appellent,
Où de l’embrasement les flammes étincellent.
Dieux ! animez ma voix, mon courage, et mon bras,
Et sauvez les Romains, dussent-ils être ingrats !