20 ORESTE.
Elle semblait les craindre, et non les adorer. Plus loin, versant des pleurs, une fille timide, Sur la tomhe et sur moi fixant un œil avide, D’Oreste, en gémissant, a prononcé le nom.
SCÈNE II.
ORESTE, PYLADE, PAMMÈNE.
ORESTE, à Pammèno.
O’vous, qui secourez le sang d’Agamemnon,
Vous, vers qui nos malheurs et nos dieux sont mes guides,
Parlez ; révélez-moi les destins des Atrides.
Qui sont ces deux objets dont l’un m’a fait horreur.
Et l’autre a dans mes sens fait passer la douleur ?
Ces deux femmes…
PAMMÈNE.
Seigneur, l’une était votre mère…
ORESTE.
Clytemnestre ! Elle insulte aux mânes de mon père ?
PAMMÈNE.
Elle venait aux dieux, vengeurs des attentats. Demander un pardon qu’elle n’obtiendra pas. L’autre était votre sœur, la tendre et simple Iphise, À qui de ce tombeau l’entrée était permise.
ORESTE.
Hélas ! que fait Electre ?
PAMMÈNE.
Elle croit votre mort ; Elle pleure.
ORESTE.
Ah ! grands dieux qui conduisez mon sort, Quoi ! vous ne voulez pas que ma bouche affligée Console de mes sœurs la tendresse outragée ! Quoi ! toute ma famille, en ces lieux abhorrés, Est un sujet de trouble à mes sens déchirés !
PAMMÈNE.
Obéissons aux dieux.
ORESTE.
Que cet ordre est sévère !