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110 ORESTE.

PAMMÈNE.

Vous, seigneur ? ô destins ! o céleste justice !

Eh quoi ! deux étrangers ont un dessein si beau !

Ils viennent de mon maître honorer le tombeau !

Hélas ! le citoyen, timidement Adèle,

N’oserait en ces lieux imiter ce saint zèle.

Dès qu’Égisthe parait, la piété, seigneur.

Tremble de se montrer, et rentre au fond du cœur.

Égisthc apporte ici le frein de l’esclavage.

Trop de danger vous suit.

ORESTE.

C’est ce qui m’encourage.

PAMMÈNE.

De tout ce que j’entends que mes sens sont saisis ! Je me tais… Mais, seigneur, mon maître avait un fils Qui dans les bras d’Electre… Égisthe ici s’avance : CJytemnestre le suit… évitez leur présence.

ORESTE.

Quoi ! c’est Égisthe ?

PYLADE.

Il faut vous cacher à ses yeux !

SCÈNE III.

ÉGISTHE, CLYTEMNESTRE, plus loin ; PAMMÈNE^

SUITE.

ÉGISTHE, à Pammùnc.

À qui dans ce moment parliez-vous dans ces lieux ? L’un de ces deux mortels porte sur son visage L’empreinte des grandeurs et les traits du courage ; Sa démarche, son air, son maintien, m’ont frappé : Dans une douleur sombre il semble enveloppé ; Quel est-il ? Est-il né sous mon obéissance ?

PAMMÈXE.

Je connais son malheur, et non pas sa naissance. Je devais des secours à ces deux étrangers. Poussés par la tempête à travers ces rochers ; S’ils ne me trompent point, la Grèce est leur patrie.

ÉGISTHE.

Répondez d’eux, Pammène : il y va de la vie.